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  • : Le blog de Michel Renouleaud
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29 août 2014 5 29 /08 /août /2014 10:28

Quelle accélération ! François Hollande qui, sur le coup de sondages calamiteux (plus de 80 % de Français déclarant ne pas faire confiance au gouvernement pour sortir la France de l’ornière), avait demandé d’aller plus vite dans la mise en œuvre des réformes et de son fameux pacte de responsabilité, a été servi. Au-delà, sans aucun doute, de ce qu’il souhaitait, lui qui n’a jamais goûté les situations de conflit. Et, il n’a pas fini, le « capitaine de pédalo » de devoir naviguer sur des eaux agitées. Le dernier week-end du mois d’août a toutes les chances d’être aussi mouvementé que le précédent. Cette fois, ce n’est pas de Frangy-en-Bresse que devraient venir les « missiles », mais de La Rochelle où vont cohabiter les socialistes demeurant, contre vent et marées, loyaux envers le président de la République et son Premier ministre et « les frondeurs ».

Mais, auparavant, un retour en arrière sur cette semaine de rentrée très agitée s’impose. Car elle a été émaillée de quelques épisodes tragi-comiques avec, pour commencer, ce spectacle d’un chef de l’Etat qui, non content de s’être pour une fois « mouillé » en acceptant que Manuel Valls compose un nouveau gouvernement plus à sa main, s’en va sous une pluie tenace saluer la mémoire des marins de l’île de Sein ayant, les premiers, rejoint le général de Gaulle à Londres en juin 1940.

Pendant ce temps, à Paris, tous les ministres sortants ont été convoqués à Matignon pour faire allégeance au toujours occupant des lieux. Et là, on a eu droit au festival des chaînes d’info en continu. A se demander si à BFM TV et I Télé il y a quelqu’un qui regarde les images diffusées. Quel intérêt, en effet, de passer en boucle pendant toute une journée les mêmes plans ? Et je ne parle pas des commentaires des journalistes et autres             « experts » se sentant obligés de parler pour parler. Où est l’information dans un système aussi absurde ?

On est quand même content d’avoir vu, et revu, et re-revu, Christiane Taubira pénétrer dans la cour de Matignon sur son vélo, suivi par ses gardes du corps à vélo aussi, ranger précautionneusement son engin, enlever son casque et son imperméable, sous la protection d’un parapluie prestement apportée par une assistante. On est aussi ravi pour le jardinier qu’on a vu, et revu, et re-revu, parce qu’il se trouvait dans l’axe de la caméra ! On a aussi apprécié de voir, et revoir au moins dix fois en deux minutes, François Hollande raccompagner Manuel Valls sur le perron de l’Elysée et puis la voiture de celui-ci franchir, et re-franchir, et re-re-franchir, la grille du palais présidentiel ou revenir, et re-revenir rue de Varenne, suivi par un caméraman en moto. On a pu à cette occasion noter que, malgré la crise au sommet de l’Etat, le chauffeur du Premier ministre respectait tous les feux tricolores et la vitesse en ville !

Le sommet de cette couverture médiatique invraisemblable, qu’il faut au moins avoir suivi pendant quelques minutes (tout en ayant d’autres occupations, quand même) pour en mesurer l’extraordinaire nullité, a été naturellement atteint mardi après-midi. Fébrile, le malheureux « envoyé spécial » positionné rue de Marigny (les journalistes n’ont pas droit à l’entrée principale de l’Elysée) a dû répéter au moins 50 fois en une heure que l’annonce de la composition du nouveau gouvernement était imminente. Heureusement, il y a eu les tweets adressés par les éternels bavards pour alimenter les « blablateries » sur le plateau. Tel celui de l’écolo Jean-Vincent Placé, qui aurait bien voulu faire partie de la distribution. Ou encore la lettre ouverte, surréaliste quant à la forme, par laquelle Aurélie Filipetti a annoncé son refus de poursuivre une expérience ministérielle dans ces conditions, rejoignant donc les exclus : Arnaud Montebourg et Benoît Hamon. Et puis, l’intervention solennelle de l’ex-ministre de l’Economie et du Redressement productif, à l’origine de toute l’affaire. « On ne se sépare pas de ministres qui font des propositions ! »

Enfin, la longue attente des observateurs patentés a été récompensée. Alors qu’ils avaient déjà fait de Michel Sapin, un des tout proches de François Hollande, un super-ministre des Finances, de l’Economie et des Comptes publics, une surprise leur était réservée. Pas qu’à eux d’ailleurs. Egalement à tous ceux qui, à gauche, sont partisans d’une autre politique. C’est Emmanuel Macron qui a hérité du poste d’Arnaud   Montebourg !

Le Comme provocation l’exécutif ne pouvait faire mieux. L’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée, passé par la banque Rothschild, symbolise, en effet, le social-libéralisme. Impossible, dès lors, de dire que le couple Hollande-Valls n’a pas changé d’équipe pour poursuivre la même politique. Restera à convaincre une majorité déjà très remuante mais qui, quand même, disposera encore des voix des 17 radicaux de gauche. En effet, le rusé Jean-Michel Baylet a quand même réussi le plus joli coup en conservant la sur- représentation de son mouvement au sein du gouvernement (3 ministres ou secrétaires d’Etat). !

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