Ce pays n’est pas à une contradiction près.
Alors qu’il ne se passe guère de jours sans qu’un média ne nous révèle un classement, un palmarès, un hit-parade…et n’attribue des notes pour tout et pour rien, aux joueurs de football comme aux smartphones dernière génération, notre ministre de l’Education nationale, toujours animée d’une farouche volonté égalitariste, a estimé urgent de se pencher sur le système de notation à l’école. Selon elle, la peur de l’échec est intériorisée par les élèves français beaucoup plus qu’ailleurs !
Najat Vallaud-Belkacem ne prendra une décision qu’en 2015 au vu des recommandations de la conférence nationale de consensus qui réunit tous les acteurs de l’éducation. Mais, il ne faut pas être grand clerc pour penser qu’on remplacera bientôt le zéro pointé ou le 20 sur 20 par des soleils ou des nuages. Ainsi, nos pauvres enfants ne seront plus traumatisés et plus personne ne quittera l’école sans savoir lire, écrire et compter couramment…
« Stupéfiant de niaiserie ! » a jugé le philosophe Luc Ferry, l’un des prédécesseurs de Mme Vallaud-Belkacem. Comment ne pas partager son avis ?
En tout cas, François Hollande et Manuel Valls apparaissent nettement moins sensibles que leur ministre sur le sujet. Ainsi ont-ils traité par l’indifférence la dégradation de la… note de la France par l’agence Fitch. Peu leur chaut de passer de AA+ à AA, dès lors que leur cote de popularité (encore une notation) enregistre un bond spectaculaire. Et puis, tous les indicateurs ne sont-ils pas au « vert » : taux d’intérêt très bas, euro moins fort et pétrole pas cher ?
Ne reste plus qu’à inverser la courbe du chômage…
