Si Eric Zemmour n’existait pas, il faudrait l’inventer. Pour permettre à tous les « bien-pensants », qui ont fait de la plupart des grands médias leur chasse gardée, de se défouler.
Il est vrai que ce journaliste iconoclaste, qui donne de l’urticaire à la plupart de ses confrères, en disant et écrivant tout haut, jour après jour, là où on lui accorde encore l’hospitalité, ce que pense n’importe quel individu ayant résisté à tous les conditionnements, a fait très fort. En publiant « Le suicide français », il savait qu’il serait attaqué. Il en a l’habitude. Mais ce qu’il ignorait sans doute c’est que son bouquin dépasserait en chiffres de vente le précédent record établi par… « Merci pour ce moment » de Valérie Trierweiler. A partir de là, finies les simples critiques, étayées ou non. On est passé au « lance-flammes » ! Et, selon la bonne habitude de cette intelligentsia qui n’a de cesse de décréter, sans qu’il y ait à discuter, ce qui est bon et ce qui doit être jeté à la poubelle, les plumes « politiquement correctes » ont isolé 7 pages sur plus de 500 pour tenter de démontrer qu’ Eric Zemmour était un sale facho.
Malheureusement pour eux, leur malhonnêteté a été vite mise au jour, et ce en dépit des pages et des pages consacrées, par exemple encore le week-end dernier par Le Monde , au traitement des Juifs par le gouvernement de Vichy.
Le « grand quotidien du soir », et avec lui d’autres journaux, ont sonné le rappel des « spécialistes » de l’Occupation pour réfuter les affirmations d’Eric Zemmour. Quelles affirmations ? Désolé : mais entre les pages 87 et 94, c’est-à-dire le chapitre intitulé « Janvier 1973. Robert Paxton, notre bon maître », l’auteur ne fait que souligner, références à l’appui, que la vérité historique se situe souvent entre des thèses plus ou moins contradictoires. Et que les jugements évoluent avec le temps et l’apport de nouveaux éléments. Zemmour n’a pas affirmé, contrairement à ce qui a été largement répandu, que Vichy avait contribué à sauver des Juifs français. Il n’a fait que rapporter certains écrits évoquant l’attitude pétainiste à un certain moment. Mais voilà, ce faisant il a attaqué la « doxha paxtonienne », comme il dit, et celle-ci, depuis les discours de Jacques Chirac en 1995 et François Hollande en 2012, consacrés à la rafle du Vel d’Hiv est devenue « vérité sacrée ». A ne pas toucher.
Il reste que « Le suicide français » c’est bien autre chose que cette vaine polémique. C’est un retour sur les 40 dernières années en France. Quarante ans d’une lente dégringolade dans tous les domaines : politique, économique, culturel, judiciaire, administratif, médiatique, etc.
Trop sombre, le tableau dressé par Eric Zemmour ? Certes, on peut ne pas être d’accord sur toutes ses analyses. Néanmoins, comment ne pas trouver dans cet article du Canard Enchaîné du 15 octobre une illustration parfaite de son propos général sur le déclin de notre pays ?
Cela s’intitule : « Paris fait tapisserie à Bruxelles » et commence par cette phrase : « C’est à ce genre de détail que se mesure le rayonnement d’un pays. » Suit l’information qui révèle que, sur les 28 commissaires européens, six ont choisi un chef de cabinet allemand. Seul Pierre Moscovici a opté pour une Français. Ouf ! On continue ? Pas un Français président de groupe politique. Sur 20 présidences de groupes parlementaires, la France n’en a décroché que deux contre cinq à l’Allemagne, quatre au Royaume-Uni, quatre à la Pologne et trois à l’Italie…
Le plus terrible c’est de se dire que « Le suicide français » ne servira même pas à provoquer un sursaut. Que nos élites politico-médiatiques, toujours aussi sourdes et aveugles, avec au premier rang Manuel Valls, le réduiront à un pamphlet nauséabond faisant le lit du FN. Dramatique.
