Cette fois, il ne s’agissait pas d’un sondage. Alors, certes, ce n’était qu’une élection cantonale partielle, ce que se sont empressés de faire remarquer politologues et politocrates et les abstentionnistes ont été les plus nombreux (67 %). Il n’en reste pas moins vrai qu’à Brignoles, en ce premier dimanche d’octobre, les candidats, qualifiés de républicains par l’establishement, c’est à dire ceux étiquetés UMP, PC ou EELV, n’ont fait que de la figuration face au représentant du FN. Et la dernière et stupide campagne contre la formation de Marine Le Pen (« Oui, le FN est un parti d’extrême-droite ! ») n’y a rien changé. Mieux. Si on ajoute les voix qui se sont portées sur le candidat labellisé Front national et celles étant allées au dissident, on frôle les 50 % de suffrages exprimés !
Alors, bien sûr, à gauche on va nous rejouer le coup du « front républicain » et faire en sorte que l’UMP l’emporte au second tour. Ne serait-ce que pour bien souligner qu’au PS (qui n’avait envoyé personne au feu...), comme chez les communistes et les écologistes, on n’a pas, comme à droite, d’états d’âme face à l’extrême droite. Il reste que ce scrutin a confirmé, primo, l’écoeurement des électeurs (30 % se sont déplacés), secundo, le rejet du « spectacle politique » qui nous est imposé depuis trop d’années.
Et ce n’est pas la polémique, immédiatement mise en oeuvre à gauche, entre PS, PRG, PC et EELV, chacun accusant l’autre d’être responsable de cette « déculottée », qui constitue la meilleure des réponses. Pas plus, de l’autre bord, que les banderilles posées sur l’ancien président de la République par un François Fillon cherchant à faire oublier qu’il a été pendant 5 ans le Premier ministre de celui-ci. Mais, peut-être, espérait-il que les magistrats bordelais, en renvoyant Nicolas Sarkozy devant un tribunal dans l’affaire Bettencourt, lui dégageraient définitivement le terrain. Raté !
En attendant, Marine peut continuer d’envisager les prochains rendez-vous électoraux avec le sourire...
