En attendant le résultat des tripatouillages d’entre deux tours, petit jeu occupant principalement ceux qui ne cesse de réclamer… des autres le respect des valeurs démocratiques ( !), un rapide et non exhaustif tour d’horizon des choses entendues ou lues depuis dimanche soir.
Premier constat : il n’y a au fond que les médias à avoir été étonnés du « carton » réalisé par les candidats du Front national. Si les « éditocrates », qui se relaient devant les caméras, les micros et dans les journaux, dépassaient de temps en temps le périphérique parisien il y a belle lurette qu’ils auraient intégré dans leurs analyses le formidable ras-le-bol de leurs compatriotes. Et, par conséquent, le désir de moins en moins dissimulé par ceux-ci de voter pour les seuls qui sont étrangers à tous nos maux et osent dire ce que la très grande majorité pense. Même si, s’agissant des solutions proposées, c’est une autre affaire…
Il faut ensuite parler des sondages qui constituent l’unique source d’informations pour ces commentateurs de la vie politique vivant donc dans leur « bulle ». Quelle gifle ! Pour ne parler que des deux principales villes, Paris et Marseille, tous les instituts s’accordaient pour dire, d’une part, que NKM, même si elle remontait, ne parviendrait pas à rejoindre Anne Hidalgo, d’autre part, et surtout, que Patrick Mennucci faisait jeu égal avec Jean-Claude Gaudin. Alors, certes, compte tenu des « fusions républicaines » (c’est nouveau) et aussi du système électoral parisien, la candidate socialiste a de bonnes chances de l’emporter le 30 mars. Il n’empêche que Nathalie Kozsiusko-Morizet est arrivée en tête au soir du premier tour. Quant à « Ségolin » Mennucci, c’est une véritable « déculottée » qu’il a subie. Faut-il y voir la main du clan Guérini ? En partie sans doute. Mais les règlements de compte, spécialité marseillaise comme la bouillabaisse, n’expliquent pas tout.
S’agissant maintenant des propos tenus çà et là, j’ai relevé quelques « perles ».
Celle de la députée socialiste gardoise, Françoise Dumas, tête de liste à Nîmes. Devancée de 20 points par le maire sortant, l’UMP Jean-Paul Fournier, et devant se contenter de la troisième place, elle a quand même réussi à affirmer que le grand perdant de ce premier tour était celui-ci car il a perdu 669 voix par rapport à 2008 !
Celle du premier secrétaire du PS, Harlem Désir, annonçant, grand seigneur, que les listes socialistes présentées à Saint-Gilles et Tarascon se retiraient pour éviter l’élection d’un maire FN. Mal renseigné le Harlem : à Tarascon, la liste PS n’ayant pas atteint le seul des 10 % ne pouvait, de toute façon, pas se maintenir !
Celle, inadmissible, du nouveau directeur du Festival d’Avignon, Olivier Py. Est-il bien démocratique d’entendre l’organisateur d’une manifestation culturelle, n’existant que grâce à l’argent public, annoncer qu’au cas où les Avignonnais éliraient une majorité Front national la manifestation serait déplacée dans une autre ville ? Quelle légitimité lui autorise ce chantage ?
Celle, découverte sur le site internet du Nouvel Observateur où un certain Thomas Guénolé se permet d’intimer l’ordre à l’UMP de conclure un Front républicain partout où le FN est en tête ! Il ne précise pas la sanction en cas de non-respect de ce « devoir », mais on en devine la nature. Il ne dit pas non plus si le devoir doit s’exercer dans les deux sens. Car, à Béziers, notamment, c’est le candidat socialiste qui a résolu de se maintenir et, donc, de faciliter la victoire de Robert Ménard, le leader de la liste soutenue par le FN !
La suite de cette revue de presse d’entre deux scrutins, très prochainement, étant convaincu qu’on n’a pas fini d’entendre ou de lire des commentaires ou des explications assez cocasses…
