La fête de la Rose de Frangy-en-Bresse n’a pas encore détrôné l’université d’été de La Rochelle pour le titre de plus grand rassemblement socialiste de la rentrée, mais, depuis l’an dernier, elle lui dispute le leadership sur le plan médiatique. En 2014, la « cuvée du Redressement » débouchée par Arnaud Montebourg et Benoît Hamon avait été dégustée par un fort contingent de représentants de la presse, avides des sarcasmes de l’encore ministre. Cette année, même si les militants n’ont pas été aussi nombreux que les images le donnaient à penser, côté caméras et micros on a fait le plein. Il faut dire qu’en expert de la communication, l’organisateur avait mis dans le mille en invitant Yanis Varoufakis, l’ex-ministre de l’Economie du gouvernement Tsipras, encore plus brutal que lui…et Jean-Luc Mélenchon dans l’expression de la germanophobie.
Cette nouvelle épine dans le pied de François Hollande fournira sans nul doute matière à débats entre camarades le dernier week-end d’août à l’ombre des tours du vieux- port. Mais, ce ne sera pas le seul sujet de discussion. Les élections régionales approchant, on devrait aussi s’intéresser à ces diables d’écolos qui, une fois de plus, ont démontré leur faculté à se diviser. Ah, si tous à EELV s’alignaient sur les positions pro-gouvernementales d’un Jean-Vincent Placé qui piaffe chaque jour un peu plus de devenir ministre ! Malheureusement, il y a cette Cécile Duflot qui n’en finit pas de régler ses comptes et pousse à regarder du côté du Front de gauche.
Quand ils en auront fini avec les Verts, ceux qui brandissent toujours la rose au poing pourront s’interroger sur la dernière promesse de leur « champion » : à savoir baisser les impôts…quoiqu’il arrive. Il faut dire que dans ses annonces François Hollande a l’art de surprendre jusqu’à son Premier ministre et les ministres directement concernés. En l’espace d’un mois, il est ainsi passé d’un vague engagement, « les impôts diminueront si la situation le permet », à un engagement lié à l’amplification de la croissance en 2016, pour finir, vingt- quatre heures plus tard, par la suppression de toute condition à cet allégement de la fiscalité ! Et que ceux qui ne voient dans cette évolution que la prise en compte des tendances frondeuses au sein du PS et une accélération de la campagne en vue du rendez-vous de 2017 mettent un bémol à leurs doutes permanents.
Même les « chinoiseries », qui perturbent les marchés boursiers mondiaux en cette fin d’été, ne sauraient affecter l’éternel optimisme présidentiel. Alors…
