Pas d’armistice le 11 novembre pour François Hollande. Non seulement il a été hué et sifflé sur les Champs-Elysées par des imbéciles dont la colère, au demeurant bien peu spontanée, ne saurait excuser l’indignité de l’attitude dans un moment où la Nation tout entière se doit de penser aux victimes de la guerre 14-18, mais il lui a fallu encaisser plusieurs assauts venus de son propre camp.
Cela est venu d’abord de celle qui n’a toujours pas digéré de se voir écartée de la marche des affaires. Ségolène Royal a sauté sur l’occasion qui lui était fournie par Canal + pour estimer que « cette révolte citoyenne (celle des Bonnets Rouges) était réconfortante ! » Un soutien aussitôt vivement condamnée par ses petits camarades. A tel point qu’elle s’est sentie obligée, sur Twitter (on utilise beaucoup ce réseau social parmi les proches du président...), d’expliquer que l’émission au cours de laquelle elle s’était exprimée avait été enregistrée la veille des débordements quimpérois et donc qu’elle ne cautionnait pas la dégradation de biens publics. Mouais...En tout cas, elle n’est pas revenue sur son appréciation selon laquelle elle préfère « des peuples en mouvement à des peuples apathiques. » Et, de ce côté, les Bretons et tous ceux qui, cette semaine, ont décidé de se retrouver dans la rue ne peuvent que satisfaire son goût pour l’action.
Autre personnalité socialiste qui s’est exprimée au cours du week-end : Anne Hidalgo, candidate à la succession de Bertrand Delanoë à l’hôtel de ville de Paris. Elle, elle a donné des conseils au chef de l’Etat afin qu’il remanie son gouvernement de façon à le rendre plus efficace. « Il faut une équipe plus resserrée, plus à la tâche, plus mobilisée, une vraie équipe politique... » Il paraît que Jean-Marc Ayrault et les ministres « à bout de souffle » ont apprécié !
A noter que Mme Hidalgo n’est pas intéressée par un maroquin. Mais qu’elle s’inquiète de l’impact qu’aura la situation nationale sur les élections municipales de mars 2014. A chacun ses priorités.
Enfin, Malek Boutih, député de l’Essonne. Lui, il va encore plus loin que sa copine parisienne. Il demande le remplacement du Premier ministre. Et tout de suite ! « Il y a urgence, a-t-il dit dans une interview au Parisien-Aujourd’hui en France. Le pays est dans une situation très grave, il faut agir. » Et à François Hollande, il fournit trois remplaçants possibles à Jean-Marc Ayrault : Manuel Valls, Martine Aubry et Claude Bartolone.
Naturellement, l’Elysée n’a pas fait de commentaire. Il a laissé quelques uns de ces ministres manquant de poids, selon Malek Boutih ou Anne Hidalgo, monter au front. « Irresponsable... » a dit la ministre chargée des Personnes Agées, Michèle Delaunay. « N’est-ce pas le PS qui devrait se passer d’urgence de Malek Boutih ? » s’est interrogé Frédéric Cuvillier, ministre délégué aux Transports.
Heureusement que Jean-Marc Ayrault, il n’y a pas si longtemps, a recadré les députés PS leur demandant de faire bloc derrière le président de la République !
François Hollande, très mal en point dans les sondages, pouvait quand même espérer mieux comme encouragements en lançant les commémorations liées au centenaire du début de la Grande guerre.
