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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 09:26

Le ton et aussi le lyrisme du Premier ministre ont, globalement, séduit les journalistes. La « Vallsmania » devrait donc encore connaître de beaux jours. Jusqu’au moment où il faudra bien que l’intéressé dépasse le stade des annonces et, surtout, qu’il dise clairement où il ira chercher les 50 milliards d’euros d’économies qu’il s’est engagé, renouvelant la promesse de François Hollande, à réaliser d’ici 2017.

Car, il faut quand même le reconnaître : lors de ce discours de politique générale les précisions ont surtout porté sur les « cadeaux au patronat », comme dit Jean-Luc Mélenchon, et la légère amélioration du pouvoir d’achat des salariés « en souffrance ». Ce qui, au passage, génère une question à laquelle, naturellement, il n’a toujours pas été répondu : qui va payer l’addition découlant de toutes les exonérations envisagées ?

Mais, comme les mesures entrant dans les pactes de compétitivité et de solidarité ne constituaient plus une surprise, tout le monde s’est focalisé sur l’inattendu : à savoir les projets de réduction du nombre de régions, à l’horizon 2017, et la suppression pure et simple des conseils départementaux (aujourd’hui encore généraux) d’ici 2021, sans parler de la « remise à plat » des intercommunalités…alors qu’elles viennent juste d’être réorganisées !

Manuel Valls veut donc, à son tour, s’attaquer au « millefeuille territorial ». Vaste programme, selon la formule fameuse du général de Gaulle. Le dernier à s’y être essayé s’appelle…Nicolas Sarkozy. Il avait réussi, non sans mal, à faire adopter le statut de conseiller territorial, doté d’une double casquette, régionale et départementale, et la suppression de la clause de compétence générale pour les collectivités. Un des premiers actes du gouvernement Ayrault, avec donc l’approbation du président de la République, a été de jeter à la poubelle ces textes votés par le Parlement ! Mais, il est vrai que l’Histoire est un perpétuel recommencement…

Manuel Valls aura t-il plus de chance que Nicolas Sarkozy, au passage, autre haut responsable de l’Etat issu d’une famille immigrée ? On lui souhaite, même si on demeure sceptique sur l’objectif de diminution des dépenses avancé avec cette réforme. Cependant, c’est loin d’être gagné, même avec des exécutifs régionaux et départementaux détenus très majoritairement par les socialistes et leurs alliés.

Les premières réactions laissent entrevoir de réelles difficultés de mise en œuvre. Voir, par exemple, les commentaires de Christian Bourquin, président du conseil régional Languedoc-Roussillon, André Vézinhet et Damien Alary, présidents, respectivement, des conseils généraux de l’Hérault et du Gard. En plus, en septembre, il est acquis, compte-tenu du résultat des élections municipales, que le Sénat repassera à droite et qu’il ne facilitera pas la tâche du gouvernement !

A l’Elysée, officiellement, on soutient à fond ce nouveau Premier ministre imposé par l’opinion. Cependant, on n’entend quand même pas le laisser accaparer toute la lumière.. C’est sans doute pourquoi François Hollande s’est aussi lancé dans le remaniement de « sa » maison. Exit Pierre-René Lemas, un secrétaire général peu médiatique et contesté par certains conseillers du président. Place au copain de toujours, bien meilleur communicant : Jean-Pierre Jouyet, qui quitte sans regret la direction générale de la Caisse des Dépôts et Consignations et… la présidence de la Banque publique d’investissement.

C’est ce qui s’appelle, là encore, le changement dans la continuité puisqu’un ancien de la promotion Voltaire de l’ENA en remplace un autre !

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