Il y a des surprises qui n’en sont pas, comme le choix « officieux » de Toulouse pour être la capitale de la nouvelle « grande » région occitane. Et puis, parfois, on se trouve confrontés à des choix inattendus. Qui, par exemple, aurait misé un euro sur la désignation de Dominique Reynié pour conduire la liste de la droite et du centre lors du prochain scrutin justement dans la nouvelle « grande » région ?
Une fois n’est pas coutume : les élus languedociens et pyrénéens invités à sélectionner celui, ou celle, qui aura la redoutable mission de tenter l’impossible ont fait preuve d’un joli culot. A moins, mais je ne veux pas le croire, que leur décision relève du plus parfait cynisme et ne s’explique que par leur désir de ne pas prendre de risques ?
Mais, balayons cette hypothèse puisqu’il y avait plusieurs candidats et restons-en au résultat du « conclave » organisé samedi à Sète pour, d’abord, se réjouir de voir donner sa chance à un « petit nouveau », ensuite, souhaiter à celui-ci beaucoup de courage. Car, Dominique Reynié ne connaît la politique qu’en observateur. De surcroît la politique nationale qui, si elle n’est pas exempte, de coups bas, venant des « amis » autant que des adversaires, recèle des chausse-trappes moins vicieuses que dans la plupart de nos provinces. D’ailleurs, il n’a pas tardé à s’apercevoir qu’il ne faisait pas l’unanimité, le premier à dégainer étant, bien entendu, le spécialiste des attaques contre son camp : le sénateur-maire UMP de Castelnau-le-Lez, Jean-Pierre Grand !
Si celui qui a combattu Jacques Blanc avant de critiquer systématiquement Nicolas Sarkozy a dit tout haut ce qu’il pensait de ce « parachutage », nul doute que d’autres ne sont pas loin de partager son avis et il faut s’attendre à quelques débats houleux au moment de constituer les listes départementales. A droite comme à gauche d’ailleurs où l’on aurait grand tort de bomber le torse parce que, très vite, la rue de Solférino a imposé le binôme Carole Delga- Damien Alary. Jean-Michel Baylet, l’ex-président radical de gauche du Tarn-et-Garonne, mais surtout patron de La Dépêche du Midi et bientôt de Midi-Libre, n’a- t- il pas dit son intention de plaider « en haut-lieu » en faveur d’un tandem Sylvie Pinel (ministre du Logement)- Philippe Saurel (maire de Montpellier) ?
Un mot encore à propos du mode de scrutin. Pour s’étonner d’enregistrer qu’il n’y aura aucun changement par rapport à celui que l’on connaît depuis 1986. « Grande région » ou pas, on continuera à voter, département par département. Tant pis pour l’identité commune restant à créer entre Cévenols, Bigourdans, Catalans, Rouergats et autres Pescalunes. Et moi qui avais cru comprendre que cette couche du fameux milllefeuille était jugée dépassée ! Tellement peu obsolète que le porte-parole du gouvernement vient d’affirmer que, dans la nouvelle organisation territoriale de la République, le département sera l’échelon de proximité tandis que le préfet préfigurateur de la nouvelle « grande » région, lui, a indiqué que le réaménagement des services de l’Etat s’appuiera sur le…département !
Pour une collectivité appelée à disparaître, elle ne se porte pas trop mal…
