Quelle semaine ! Dans les rédactions, on ne sait plus où donner de la tête. Quel sujet convient-il de privilégier ?
L’évacuation « musclée », mais pas trop (éviter à tout prix un second Sivens), des zadistes « radicalisés » de Notre-Dame-des-Landes ? Les blocages de plusieurs universités au prétexte, avancé par des groupes ultra-minoritaires, de refuser toute sélection pour entreprendre des études supérieures, tout en essayant de rééditer le coup de Mai 68 ? La décision « imminente » d’envoyer nos Rafale bombarder, aux côtés des appareils de l’US Air Force, des bases aériennes syriennes, avec tous les risques que cela implique ? Les mouvements de grève, répartis sur 3 mois, des cheminots accrochés à leur statut ? La sortie en librairie du bouquin de François Hollande, qui a entrepris de dresser l’inventaire de son quinquennat et de dire sa façon de penser à son successeur à l’Elysée ? L’étonnant et fort commenté engagement de celui-ci, devant les évêques de France, à réparer le lien entre l’Etat et l’Eglise ? Le grand show médiatique mis sur pied (pure coïncidence ?) par Emmanuel Macron qui, en l’espace de 72 heures, va occuper le JT « peinard » de Jean-Pierre Pernaut, décentralisé à la campagne, puis montrer toute l’étendue de sa combativité face aux « redoutables » Jean-Jacques Bourdin et…Edwy Plenel, sur BFM TV et, RMC ?
Cette double opération de communication atteindra –t-elle ses objectifs ? C’est-à-dire sera-t-elle suivie d’une remontée substantielle dans les sondages du chef de l’Etat, puisqu’il ne faut pas y voir autre chose ? Affaire à suivre. En attendant, amusons-nous, avec tous ceux qui disposent d’archives bien tenues, en relisant ce qu’écrivait, en 2011, du journaliste-vedette de TF1, celui qui n’était encore qu’un journaliste « engagé », Bruno Roger-Petit, aujourd’hui porte-parole du président.
C’était un certain Nicolas Sarkozy qui était, alors, « l’invité » d’un Jean-Pierre Pernaut, « incarnation du journalisme de proximité… ». « Ce choix n’est pas le fruit du hasard…Il sera le médiateur entre le président et son cœur de cible électoral…un public âgé, provincial, conservateur et inactif !» Et B-R.P, comme il aime qu’on l’appelle dans les cercles politico-journalistiques parisiens, de poursuivre : « Le Président est devenu un animateur comme les autres. Il choisit lui-même la forme de ses émissions à la télé et ses interlocuteurs…Cette production continue de donner le triste spectacle d’une télévision aux ordres, digne de la Papouasie ! »
Toute comparaison avec l’affiche de ce jeudi 12 avril 2018 sera, paraît-il, jugée déplacée ! Il convient d’oublier « l’ancien monde »…
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