Ainsi, Christiane Taubira, Garde des sceaux, ministre de la Justice, Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, et Pierre Moscovici, ministre de l’Economie, n’ont jamais échangé le moindre propos des accusations visant leur collègue Jérôme Cahuzac, ministre du Budget, pendant toutes les semaines et les mois durant lesquels Mediapart, avec beaucoup d’opiniâtreté, a livré des informations de plus en plus précises. « Nous, contrairement à nos prédécesseurs, nous laissons faire la justice... » : tel a été, en résumé, l’explication fournie par le trio à la commission d’enquête parlementaire cherchant à savoir si, d’une manière ou d’une autre, à un échelon ou un autre de l’Etat, on était au courant du fameux compte caché en Suisse.
Après cela, une interrogation s’impose : ou les trois ministres mentent, ou on a affaire à des amateurs ? Car, au nom de la séparation des pouvoirs, ne pas chercher à savoir, même discrètement, s’il y a un fond de vrai dans ce que raconte, jour après jour, un média qu’on jugeait très professionnel lorsqu’il dénonçait les turpitudes sarkozystes, confine à l’irresponsabilité.
