Quelle sera la prochaine surprise ? On peut se poser la question après cette décision de François Hollande de ne pas briguer un second mandat qui ponctue les deux semaines les plus « historiques » (n’ayons pas peur des mots) de la Vème République.
A peine était-on remis de la déroute de Nicolas Sarkozy, lors du premier tour de la première primaire organisée par la droite et le centre en vue de l’élection présidentielle de 2017, et de l’échec cuisant d’Alain Juppé, inamovible favori des sondages depuis deux ans de cette même primaire, que le locataire de l’Elysée depuis 2012 jetait l’éponge ! Jamais, on n’avait enregistré une telle « hécatombe » chez nos dirigeants. Un véritable pied de nez à tous ceux qui, il n’y a guère, se lamentaient devant le non renouvellement de cette classe politique sur le devant de la scène depuis trop d’années.
Angela Merkel qui, l’année prochaine, tentera la passe de quatre à la tête de la chancellerie allemande, devient de ce fait la doyenne des « grands » de ce monde. Quel que soit le résultat de l’élection, c’est un nouveau partenaire français qu’elle découvrira au mois de Mai. Comme elle fera connaissance bientôt avec un nouvel allié américain, l’inattendu (lui aussi) et pas forcément espéré, Donald Trump. Comme elle a déjà eu l’occasion de rencontrer la Première ministre britannique issue du Brexit, Theresa May. Il ne manquerait plus que, dimanche, l’Italien Matteo Renzi soit victime de son référendum pour qu’elle perde définitivement ses repères. Heureusement encore qu’à Madrid, Mariano Rajoy a fini par se sortir du guêpier institutionnel dans lequel l’Espagne se trouvait embourbée depuis un an !
Donc, François Hollande, après avoir longtemps entretenu le suspense et espéré dans cette méthode Coué, qui lui servait de mode de gouvernement, a pris tout le monde de court. Rares, en effet, étaient ceux qui imaginaient, en apprenant à la dernière minute, que le chef de l’Etat allait s’exprimer à 20 heures jeudi 1er Décembre à la télévision, que c’était pour annoncer son intention de renoncer à être candidat. Beaucoup même en l’écoutant parler de son bilan étaient persuadés du contraire. Surtout après ce fameux déjeuner « cordial et studieux », avec son Premier ministre, censé mettre un terme à la crise ouverte le week-end précédent par l’offensive de Manuel Valls.
Finalement, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, porte-parole du gouvernement et proche parmi les proches du président, avait raison quand il affirmait il n’y a guère qu’il n’y aurait pas de primaire entre les deux têtes de l’exécutif. « Ca n’existe pas, ça ne peut pas s’imaginer… » avait- il rétorqué à ceux qui imaginaient déjà une fin de quinquennat encore plus ahurissante que le reste. Heureusement, il est resté un peu de lucidité à François Hollande pour qu’il prenne la moins mauvaise des portes de sortie. Quant à parler de courage, de dignité, de sacrifice…mots que certains n’ont pas hésité à employer pour cacher le seul qui vaille, c’est-à-dire échec, voilà qui demande réflexion.