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  • : Le blog de Michel Renouleaud
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13 mars 2015 5 13 /03 /mars /2015 15:05

Tout homme politique qui entend faire carrière au plus haut niveau doit maîtriser les techniques qui font un bon comédien. Je ne sais pas si Manuel Valls atteindra son objectif suprême, à savoir la présidence de la République. En tout cas, il ne manque pas de cet indispensable talent.

A la vérité, c’est dans le registre du tragédien que le Premier ministre paraît le meilleur. Il faut l’avoir entendu, des trémolos dans la voix, l’autre matin au micro d’Europe 1. A l’écouter, notre pays est à la veille d’une catastrophe effroyable. « J’ai peur que la France se fracasse sur le Front national ! » Rien que cela. Et, pour donner encore plus de poids à son anxiété, il n’a pas reculé devant le rappel des pires heures de notre histoire. Bref, comme il a été écrit sur le site www.causeur.fr (hélas, le seul média à s’être à la fois ému et moqué de cette dramatisation), les Français seraient confrontés, d’un côté, au péril représenté par les 1 400 djihadistes « bleu-blanc-rouge » et, de l’autre, aux électeurs choisissant les candidats lepénistes !

Et, comme si cela ne suffisait pas, Manuel Valls s’en est pris à ces intellectuels qui, non seulement, ne se levaient pas en masse contre l’extrême-droite et ses 30 % d’intentions de vote aux élections départementales, mais, selon lui, se montraient très indulgents avec elle. Et c’est le philosophe Michel Onfray qui lui a servi de cible en déformant, bien entendu, un de ses propos. Car l’intéressé n’a jamais écrit qu’il préférait Alain de Benoist à Bernard-Henri Levy. Il a juste dit, et comment ne pas partager son avis, qu’il préférait « une analyse juste » du fondateur de la revue « Elèments » à « une analyse fausse » de l’ex-conseiller aux affaires lybiennes de Nicolas Sarkozy !

Bien entendu, dénoncer Onfray est plus facile que reconnaître que si le FN est aussi haut dans les sondages, c’est, entre autres, la faute au PS dans son ensemble, à François Hollande et à Manuel Valls qui n’en finissent pas de raconter des « bobards », comme cette réforme territoriale, présentée comme devant faire faire des économies et qui, en définitive, coûtera très cher. Une réforme, soit dit en passant, faisant que les 22 et 29 mars on nous demande d’élire des conseillers départementaux, déjà plus nombreux que les ex-conseillers généraux, sans même que l’on sache à quoi ils vont servir et jusqu’à quand ! Du jamais vu…

Michel Onfray a donc eu mille fois raison de répondre dans Le Point à Manuel Valls. En lui assénant des rappels qui font mal et démontrent que, s’il y en a un qui « brouille les cartes et fait perdre les repères », c’est bien celui qui n’a rien à dire quand, « en guise d’intellectuels, ce sont Marion Cotillard, qui doute du 11 Septembre, Yannick Noah, en délicatesse helvétique avec le fisc, Joey Starr au casier judiciaire assez peu féministe, qui sont honorés sous les ors de la République. »

« Qu’ils ameutent les leurs, Attali ou B-H.L, conclut le philosophe, mais ne déplorent pas d’avoir les autres, ceux qui croient que la gauche est ailleurs que dans leurs partis carriéristes et populistes… »

Voilà le genre de boomerang ce qui vous revient dans la figure quand on… surjoue !

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