« Le rugby con est franchi » a, fort à propos, intitulé son billet dans Midi Libre l’excellent Christian Montaignac. Comment ne pas partager son avis quand, week-end après week-end, les retransmissions télévisées des matches du Top 14 ou bien, comme en ce moment, celles concernant le XV de France dans le Tournoi des VI Nations n’incitent guère à prendre le chemin des stades ? Car, nos gentils commentateurs et non moins aimables consultants ont beau faire : ils ne parviendront jamais à nous faire prendre pour du caviar ‘infâme brouet qui nous est, le plus souvent, servi !
Ah, certes, on ne manque pas de statistiques. Mais, de savoir combien tel ou tel a réalisé de plaquages, quel a été le nombre des temps de jeu et leur durée ou le pourcentage de réussite depuis le début de la saison du buteur X ou Y, ne remplacera jamais un mouvement offensif bien exécuté. Et, de ce point de vue, il faut aller, comme samedi dernier, au Millénium de Cardiff ou à Twickenham, si l’on veut encore « prendre son pied ».
Gallois et Irlandais, d’un côté, Anglais et Ecossais, de l’autre, nous ont rassurés : on peut encore, en 2015, pratiquer un rugby total et spectaculaire pendant 80 minutes. Aucune comparaison possible avec l’insipide France- Italie du lendemain que nos représentants n’ont gagné que parce que les Transalpins leur ont laissé des boulevards. Et quand je lis que Philippe Saint-André, le sélectionneur des Bleus, a estimé que son équipe avait livré « un grand match », les bras m’en tombent ! Décidément, c’est la mode de se moquer du monde…
Oui, cher Christian Montaignac, le rugby français est devenu con. Con au point que, lors de la rencontre entre le Stade Toulousain et Montpellier, on a assisté à une triste première : le pilier héraultais, Watremez, simplement repoussé au sortir d’un plaquage par le deuxième ligne adverse, Tekori, s’est effondré sur la pelouse…à la manière d’un de ces footeux qui se tordent de douleur au moindre contact !
Rugby, où sont passées tes valeurs ?
