La comparaison stupide de Nicolas Sarkozy à propos de l’immigration, sujet qui devrait être prioritaire pour des institutions européennes qui préfèrent « pondre » des nouvelles normes ( !) ; le rêve exprimée au micro toujours accueillant de Jean-Jacques Bourdin par Christiane Taubira quant à une durée du travail ramenée à 32 heures par semaine (et, surtout, repos le dimanche) ; l’affirmation, sans rire, de François Hollande, depuis Alger quand même, selon laquelle Abdelaziz Bouteflika fait preuve d’une grande maîtrise intellectuelle ; la presque crise franco-italienne déclenchée bêtement par Ségolène Royal accusant le Nutella, parce qu’à base d’huile de palme, d’avoir contribué à la déforestation et quelques autres perles enregistrées ces tout derniers jours m’avaient inspiré un commentaire. Mais j’ai été devancé par André Bercoff.
Ce journaliste et écrivain, dont je partage souvent les humeurs, a réagi dans Le Figaro en parlant de décomposition de la parole politique. Comme je ne saurais mieux dire, je vous renvoie à son texte sur www.lefigaro.fr/vox/politique.
« Tout se passe, écrit en substance Bercoff, comme si, dans le microcosme, il ne s’agissait plus de faire de la politique mais d’alimenter le bêtisier. Comme si on n’avait plus seulement affaire à des cloches, mais à un carillon sonnant le requiem d’une activité dont ne subsistent que les résidus communicants. »
Selon l’auteur, le faux chantage des médias de masse provoque, à l’insu de son plein gré, la vraie extinction du silence et de l’approfondissement. « Aujourd’hui, de l’aube à la nuit, de l’aurore au crépuscule, à chaque seconde que nous accorde la Providence, un micro se tend, une caméra s’allume, un selfie se prépare, un smartphone se branche. Il n’est même plus besoin de poser des questions. Le politique, ravi de la crèche, transfiguré par les projecteurs, parle parce qu’il existe. Existe parce qu’il parle. Je cause, donc je suis. Pour le reste, l’avenir y pourvoira… »
Comme tout cela est vrai. Et après, on s’étonnera de voir des records d’abstention battus à chaque consultation électorale.
