Dans 3 mois, jour pour jour, on connaîtra les noms des hommes et des femmes appelés à siéger dans les conseils régionaux issus de la réforme territoriale improvisée par l’exécutif et approuvée du bout des lèvres par une majorité de parlementaires. Parmi les nouveaux territoires, dessinés un soir sur un coin de table à l’Elysée, figurent les régions encore aujourd’hui baptisées Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon et appelées à fusionner. Si l’on peut comprendre que ceux et celles qui ont été choisis, par leur formation politique, ou qui se sont auto-désignés (lire Philippe Saurel, maire de Montpellier), pour conduire le combat électoral sont préoccupés par la composition de leurs listes, il ne serait quand même pas inintéressant, pour les futurs électeurs, de savoir ce que les uns et les autres entendent leur proposer. En allant bien sûr un peu plus loin que le simple rappel des compétences fixées aux 13 régions par la loi…
Malheureusement, au lieu d’effectuer ce travail de fond, les journaux du groupe La Dépêche du Midi, seul désormais à couvrir tous les départements concernés, n’ont qu’une idée en tête : doter d’un nom la nouvelle « grande région » ! Pour ce faire, ils ont décidé de solliciter leurs lecteurs, en animant chaque jour le concours avec des points de vue recueillis auprès de telle ou telle personnalité. Comme s’il s’agissait de la question centrale. Il est vrai que les leaders politiques ont montré le mauvais exemple, dès l’annonce du « mariage forcé » entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon en se polarisant sur le choix de la future capitale et la répartition des services…de l’Etat au lieu de dépenser leur énergie à l’élaboration de politiques communes.
A la décharge des journalistes régionaux, il faut dire que, côté programmes, les candidats sont sans doute un peu « courts ». Du moins, si l’on en juge par l’opération conduite l’autre jour aux entrées des halles de Nîmes (il semble que la même a été menée du côté du marché des Arceaux à Montpellier). Des militants socialistes ont distribué des tracts illustrés par le portrait souriant de leur chef de file, Carole Delga, dont l’objectif était tout simplement de recueillir des propositions en vue de construire le projet régional !
Je veux bien croire, encore une fois, que l’heure est plus que jamais à la concertation, à la consultation de la « France d’en bas », au dialogue direct. Cependant, je trouve quand même étonnant, et je ne suis pas le seul, que les représentants d’un grand parti, exerçant le gouvernement du pays depuis 3 ans et celui des régions fusionnées depuis plus de 10 ans en soient encore à la pêche aux idées…dont, d’ailleurs, ils ne tiendront aucun compte !
