Même si l’Euro de football écrase toutes les autres compétitions sportives, et d’ailleurs presque tout le reste de l’actualité, manifestations cégétistes, « exploits » répétés des casseurs, affrontements violents entre « hooligans » russes et britanniques, assassinats de policiers, tuerie de masse, au nom de Daech, etc., le Top 14, autrement dit le championnat de France de rugby professionnel vit ses ultimes rencontres. Il faut reconnaître que le spectacle offert, le week-end passé, par quatre des six équipes pouvant encore prétendre au sacre n’a pas plaidé en faveur d’une discipline qui n’en finit pas de décevoir ses plus fidèles amoureux.
Il n’y a que les commentateurs de Canal +, « la chaîne du rugby » comme ils disent, qui sont encore capables de qualifier ce championnat de « meilleur du monde » ! Midi Olympique, « l’hebdomadaire du rugby », vient d’enfoncer le clou à travers deux textes publiés dans son dernier numéro. Ceux de son directeur délégué, Jacques Verdier, et de Cédric Cathala, un de ces passionnés passés par tous les statuts (joueur, éducateur, dirigeant, supporter).
Le premier a intitulé son éditorial « Traitement de choc ». Il s’en prend, une fois de plus, « à la gangue du jeu programmé » qui ne laisse aucune place, ou si peu, aux attaques grand champ, aux cadrages-débordements, aux passes bien ajustées jusqu’aux ailes, bref au « vrai » rugby. Bref, comme nous, il s’emmerde plus souvent qu’à son tour dans les tribunes ou devant son petit écran.
A propos de s’emmerder, Cédric Cathala, lui, a profité des pages ouvertes aux opinions pour « vider son sac ». Sous le titre « La rage pour le dire » et dans un style aussi direct qu’une percée au ras de la mêlée (initiative de plus en plus rare), il a choisi de dire…merde aux professionnels du rugby ! A leurs millions, à leurs stars, à leur championnat « qui ressemble à un élevage en batterie de poulets sans tête », à leur langue de bois, à leurs coups de gueule « d’entrepreneurs soucieux de capitaliser », à leurs zones mixtes, à leurs « caméras de voyeurs qui interdisent et s’autorisent »…
Il y en a comme cela une bonne soixantaine de lignes qui fait quasiment tout le tour de la question. Et Dieu que cela fait bien de lire un tel cri de révolte ! Même si l’on sait que cela ne changera pas grand’chose. Hélas.
