Ouf ! L’équipe de France n’a pas raté son entrée dans l’Euro. Grâce à un superbe but de Dimitri Payet, le supporter n°1 des Bleus, c’est-à-dire notre président de la République, a pu passer un week-end tranquille entre deux journées de mobilisation de la CGT !
Trois remarques néanmoins à propos de ce début de compétition.
Pas question de discuter du talent du joueur qui, d’une frappe comme on n’en voit plus guère, hélas, a permis à 14 millions téléspectateurs, plus les dizaines de milliers présents au Stade de France et dans les désormais fameuses « fans-zones », de se sentir d’un seul coup fiers d’être Français. Cela étant, pourquoi faut-il donc que les médias se jettent, immédiatement et sans la moindre retenue, sur l’auteur du but libérateur ? Est-il utile, et d’abord pour l’intéressé, d’en faire l’icône de tout un peuple ? Celui-ci ne peut-il apprécier la performance du joueur sans devoir succomber à la…Payetomania ?
Tandis que la sélection française triomphait des Roumains à Saint-Denis, à Marseille, malheureusement, c’était à un autre type d’affrontement que la population était conviée. Et les actes de violence entre « supporters » britanniques et russes se sont poursuivis pendant 48 heures au grand dam des commerçants sur le Vieux-Port qui ont vu, pour certains, leurs établissements saccagés. Même s’il ne s’agit pas de faire porter les responsabilités sur d’autres que ces « hooligans » des deux camps, venus d’abord pour se gorger de bière et en découdre avec « l’ennemi », on peut quand même s’interroger sur les moyens mis à la disposition des forces de l’ordre. Car, non seulement, le match était classé à hauts-risques, mais en plus, nous sommes toujours placés sous le régime de l’état d’urgence. Non ?
Troisième remarque : elle nous a été inspirée par « L’œil de Raymond », autrement dit le billet rédigé par Raymond Domenech et publié, dimanche, par « Le Parisien-Aujourd’hui en France ». On peut déjà trouver inconvenante l’idée de demander à un des prédécesseurs de Didier Deschamps de commenter les productions de l’équipe composée par celui-ci. Mais, là où on atteint l’indécence c’est quand l’intéressé se permet une critique sans la moindre nuance de l’état d’esprit qui aurait animé l’équipe de France, et son encadrement, avant ce match contre la Roumanie. Selon Raymond Domenech, ils vivaient dans le monde des « Bisounours » et les Roumains les auraient ramenés sur terre !
De la part de l’homme aux manettes lors du tristement épisode de Krysna (Afrique du Sud), voilà qui ne manque pas d’audace…
