C’est dit, ou plutôt c’est Michel Sapin, le ministre des Finances, qui l’a solennellement réaffirmé dans une interview au Figaro : « le prélèvement de l’impôt à la source est irréversible. » Comme c’est le même, alors en charge de l’Emploi, qui pendant deux ans nous a annoncé une inversion de la courbe du chômage demeurée jusqu’à ce jour invisible, on ne peut rester que dubitatif. D’autant que ce n’est pas la première fois qu’on nous sert la chanson.
Avant François Hollande, qui avait carrément inscrit une grande réforme fiscale dans ses 60 propositions de candidat à l’Elysée, Dominique de Villepin, alors Premier ministre, avait été tenté par la fameuse « retenue à la source ». C’était il y a 9 ans. En 2007, Nicolas Sarkozy, à son tour, avait exprimé son intention de la mettre en œuvre. Avant de l’oublier au cours de son quinquennat. Quant à l’actuel chef de l’Etat n’a-t-il pas expliqué un jour de Novembre 2013, comme l’a opportunément rappelé Le Canard Enchaîné, que, réflexion faîte, c’était trop compliqué ?
Aussi, Michel Sapin et tout l’exécutif ne nous en voudront pas si, comme beaucoup, nous ne voyons dans ce brusque retour sur le devant de la scène d’un véritable « marronnier » qu’une nouvelle tentative de laisser penser qu’ils sont de grands réformateurs. Et puis, au passage, si les « frondeurs », les écolos et quelques autres partisans de la remise à plat de notre système fiscal pouvaient en oublier la loi Macron et les 49-3 à répétition…
