Bien sûr, Matignon a immédiatement démenti qu’une remise en cause des 35 heures était dans les cartons. Il n’en reste pas moins que, juste avant d’être convié à prendre la succession d’Arnaud Montebourg comme ministre de l’Economie, Emmanuel Macron confiait au Point que, parmi les mesures susceptibles de redonner du souffle à nos entreprises, il pourrait être envisagé une révision de la durée légale du temps de travail.
Aussi la question se pose : le brillant énarque s’arc-boutera t‘il sur ses convictions ou fera t’il, comme la plupart de ses condisciples, et s’assoira t’il dessus au nom de la trop facile solidarité gouvernementale, exigée par le Premier ministre ?
Compte- tenu des violentes réactions suscitées par les nombreux tenants des avantages acquis, de la CGT à Besancenot, en passant par les socialistes qui ne cessent de dénoncer les « cadeaux » consentis aux patrons, il serait très étonnant que François Hollande et Manuel Valls laissent le néophyte s’exprimer plus avant sur le sujet. D’autant qu’ils doivent déjà s’employer pour faire passer la pilule de la « standing-ovation » réservée par le Medef au Premier ministre, après la déclaration d’amour de celui-ci pour les entreprises.
Une chance pour Manuel Valls : « la dame des 35 heures » ne sera pas à La Rochelle où a commencé, dans un climat de tension manifeste, l’université d’été du PS. Cela dit, il serait étonnant que Martine Aubry, déjà très remontée sur le projet de réforme territoriale, laisse longtemps son « bébé » attaqué, même officieusement, sans réagir.
